Un budget de pénurie

Le dernier conseil municipal de janvier 2021 était l’occasion du débat d’orientation budgétaire, du moins en théorie. Le fait est que, priveé de tribune en cette période de COVID, la majorité municipale s’est offerte une présentation version « chorale » du projet de mandat.

L’essentiel à retenir étant que l’adjoint aux finances a reconnu que notre commune est plutôt pauvre et que le budget est très serré.

Les propriétaires ont du soucis à se faire.

Monsieur le maire, chers collègues,

Après cette présentation en chœur, permettez moi de revenir sur ce qui nous occupe dans cette délibération : l’orientation budgétaire.

Tout d’abord je souhaite effectivement féliciter M MEYER pour son effort de clarté dans la présentation du DOB et son réalisme que je salue.

Pour autant, concernant la dette de la collectivité, le % d’endettement par rapport aux recettes n’est pas mis en avant, au dernier compte administratif il était de 140.22%, pour une capacité de désendettement de 11.05 ans, sachant que la limite d’équilibre conseillée pour une collectivité de notre profil est de 7.5 ans. Cette situation réduit considérablement les marges de manœuvres, autant en capacité d’investissement qu’en dépenses de fonctionnement.

En plus des conséquences de ces dettes accumulées, vient le problème de déséquilibres structurels qui amoindrissent le potentiel de recettes de la commune et ce ne sont pas les 35000€ « non compensés », à ce jour, de la taxe d’habitation qui font la bascule.

Les baisses successives des dotations de l’état, de 2015 à 2017, sous le mandat présidentiel socialiste, ont touché toutes les collectivités de la même façon et ont pris fin en 2018. Suivant l’analyse de la Cour des Comptes publié le 15 octobre 2018, l’impact de cette baisse a été limité, la plupart des communes ayant pu calibrer leurs dépenses d’investissement et limiter la hausse de leurs dépenses de fonctionnement. Malzéville ne fait pas exception et a reporté l’essentiel de ces économies sur les dépenses de personnel.

Nous souffrons, ce que votre présentation confirme:

  • D’un déficit d’entreprises et de plus en plus de commerces et de services. Le pressing rue Carnot fermera ses portes le 28 février prochain dans la lignée du Crédit Mutuel, du distributeur du Crédit Agricole etc..
  • Nous souffrons d’un déséquilibre social avec des quartiers entiers, dont le centre ville, où se concentrent les foyers à revenus modestes voire très modestes et toutes les difficultés qui en découlent.
  • Nous souffrons d’un manque de mixité sociale dans le sens où ce sont les foyers à revenus plus élevés qui permettent le développement du commerce local et des entreprises, et que ceux-ci sont de moins en moins nombreux si je me base sur les chiffres du département. Aucun programme de logements ne s’adresse à ce public.
  • Nous souffrons d’un déséquilibre démographique puisque de 8329 habitants en 2014, nous sommes passés à 8231 habitants en 2019 malgré tous les programmes de logements sociaux développés et terminés.

Si nous partageons le constat de l’état de situation de la commune, nous ne partageons ni votre analyse des causes et surtout pas les solutions qui se présagent.

  • L’augmentation de la fiscalité ne pouvant plus se faire par le biais de la taxe d’habitation, il n’est pas envisageable de tout reporter sur les propriétaires via la Taxe sur le foncier bâti.
  • Une nouvelle taxe discrète et efficace est déjà entrée en vigueur sans tambour ni trompette : la taxe finale sur la consommation d’électricité que les Malzévillois, quels que soient leurs revenus, ont vu s’ajouter à leur première facture de 2021.

Lors d’un débat du précédent mandat concernant les finances, nous avions demandé la réalisation  d’une analyse prospective des finances malzévilloises qui était naturellement restée lettre morte. Si un audit des finances de la Métropole vous semble évident alors pourquoi ne pas nous faire conseiller par des analystes indépendants ?

La  richesse d’une commune vient essentiellement de ces acteurs économiques et des salariés de leurs entreprises.

La fiscalité, qui augmentait régulièrement suite aux revalorisations des bases fiscales, n’a pas vocation à se reporter essentiellement sur le foncier bâti  et je vous invite à ne pas débuter ce mandat par une augmentation des taux !

Nous ne votons pas ces orientations budgétaires.

Partagez !